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Endométriose ou parasites intestinaux : Comment faire la différence entre les deux ?

Temps de lecture : 2 minutes

L’endométriose est une maladie chronique complexe, souvent accompagnée de fatigue, de troubles digestifs et de douleurs pelviennes. Mais parfois, ces symptômes persistent malgré les traitements, l’alimentation adaptée ou les approches naturelles. Et si, derrière ces manifestations, se cachait une autre cause : une infection parasitaire ? Les parasites intestinaux peuvent provoquer des symptômes très proches de ceux de l’endométriose — au point de tromper patientes et médecins. C’est la sortie du livre du Docteur Philippe Humbert qui m’a amenée à écrire cet article.

Fatigue chronique, ballonnements, douleurs abdominales, transit irrégulier, brouillard mental… Ces signes ne sont pas spécifiques à une seule maladie.

De nombreuses femmes atteintes d’endométriose souffrent aussi d’un déséquilibre du microbiote intestinal, ce qui les rend plus sensibles aux infections parasitaires.

Attribuer tous les symptômes à l’endométriose peut conduire à négliger une cause digestive associée.
Une approche globale de la santé féminine permet de mieux comprendre ces chevauchements.

Les parasites intestinaux ne se contractent pas seulement à l’étranger. Ils sont parfois présents dans l’eau, les fruits et légumes, ou transmis par les animaux domestiques.
Chez une personne déjà fragilisée par l’inflammation de l’endométriose, ils peuvent amplifier la fatigue, les douleurs et les troubles digestifs.

  • Giardia intestinalis : cause diarrhées, gaz, fatigue, perte de poids.
  • Oxyures : petits vers blancs provoquant démangeaisons anales et troubles du sommeil.
  • Blastocystis hominis : parasite microscopique courant, souvent lié à un inconfort digestif chronique.

Les parasites se nourrissent des nutriments et affaiblissent le système immunitaire.
Ils peuvent entraîner :

  • fatigue persistante,
  • ballonnements, alternance diarrhée/constipation,
  • brouillard mental et troubles de la concentration,
  • carences en fer, B12, zinc,
  • inflammation chronique qui aggrave les douleurs pelviennes.

Il est possible de souffrir à la fois d’endométriose et d’une infection parasitaire. Cependant, certains signes distinctifs permettent d’orienter le diagnostic.

SymptômesEndométrioseParasites intestinaux
Douleurs pelviennes cycliques✅ Fréquent⚪ Rare
Ballonnements / troubles digestifs✅ Fréquent✅ Fréquent
Fatigue chronique✅ Fréquent✅ Fréquent
Troubles du sommeil⚪ Parfois✅ Fréquent
Démangeaisons anales / cutanées⚪ Rare✅ Typique
Anémie / carences⚪ Parfois✅ Fréquent
Aggravation après les repas⚪ Parfois✅ Typique
Fièvre légère / nausées⚪ Rare✅ Possible
Troubles urinaires type cystite récidivantes⚪ Parfois
✅ Fréquent

Pour vérifier la présence de parasites intestinaux :

  • Analyse parasitologique des selles (au moins 3 prélèvements successifs).
  • Bilan du microbiote intestinal (dysbiose, inflammation, levures).
  • Dosage sanguin : fer, vitamine B12, magnésium, zinc.

En cas de suspicion, un gastro-entérologue ou un médecin intégratif peut accompagner le diagnostic et le traitement.

L’endométriose ne touche pas uniquement le système reproductif : elle a un impact systémique sur le corps entier, y compris le système digestif.
C’est pourquoi une prise en charge coordonnée est essentielle :

  • Gynécologue : suivi de la maladie et gestion des douleurs.
  • Gastro-entérologue : recherche d’infection parasitaire, dysbiose, intolérances.
  • Médecin intégratif ou naturopathe : rééquilibrage du microbiote, soutien immunitaire, alimentation anti-inflammatoire.

Cette approche globale permet d’agir sur les causes profondes plutôt que de traiter uniquement les symptômes.

L’endométriose peut expliquer beaucoup, mais pas tout.
Quand la fatigue, les ballonnements ou les douleurs persistent, il est utile d’envisager d’autres origines, comme une infection parasitaire.

Explorer ces pistes ne remet pas en cause le diagnostic d’endométriose : cela permet simplement de reprendre du pouvoir sur sa santé, de comprendre ses symptômes, et d’adapter son suivi.

Écouter, observer, investiguer : c’est aussi prendre soin de soi.